Dans la mesure où nous croyons pouvoir sauter des étapes, échapper au processus, obtenir du pouvoir d’un coup de baguette magique par des relations politiques, des astuces faciles ou nos talents naturels, nous allons contre la structure intime de notre cerveau et nous allons au rebours de nos vrais pouvoirs. Nous devenons les esclaves du temps : nous nous affaiblissons, perdons nos capacités et enfermons notre carrière dans un cul-de-sac. Nous devenons prisonniers des opinions et des peurs des autres. Notre esprit, au lieu de nous mettre en connexion avec la réalité, se débranche et s’enferme dans un cadre de pensée exigu. L’homme, qui dépendait pour sa survie de sa capacité de concentration, devient un animal distrait, incapable de réflexion profonde et en outre privé du secours de son instinct. Il est inepte de croire que dans le bref temps d’une vie – quelques malheureuses décennies de conscience – on peut d’une façon ou d’une autre reconfigurer sa structure cérébrale grâce à la technique et à des vœux pieux, au mépris des effets de six millions d’années d’évolution. Le fait de ne pas respecter notre structure cérébrale apporte peut-être une distraction provisoire, mais le temps révélera sans pitié notre faiblesse et notre impatience.
Loi du jour : Misez sur l’apprentissage, et non sur la technologie.
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